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Page:Mémoires inédits de l'abbé Morellet tome 2 1882.djvu/98

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Notre liste envoyée au ministre et accompagnée d’une lettre, nous avions à en recevoir une réponse, avant de faire aucune démarche ultérieure. Cependant les ennemis de l’Académie renaissante de ses cendres, l’Institut, les jacobins, les petits littérateurs, ne s’endormaient pas ; on travaillait auprès de Bonaparte, revenu d’Italie après la bataille de Marengo ; on lui rappelait son attachement à l’Institut ; on lui disait que cette restauration semblerait à beaucoup de gens annoncer celle de bien d’autres institutions monarchiques ; que l’Institut, faisant partie de la constitution républicaine, en serait ébranlé dans ses fondemens, etc., etc. Le consul Lebrun disait hautement qu’il ne mettait aucun intérêt à voir renaître l’Académie. Le ministre de l’intérieur, voyant son projet attaqué de tous les côtés, après avoir hésité et différé environ sept ou huit jours, écrivit la lettre suivante.


LIBERTÉ. ÉGALITÉ.

Paris, 28 messidor, an VIII de la république
française, une et indivisible.

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR, AUX CITOYENS RÉUNIS EN, SOCIÉTÉ LIBRE DE LITTÉRATURE.

« J’ai reçu, citoyens, la lettre que vous ayez bien voulu m’écrire le 12 de ce mois. Je suis sensible.