avoué vous-même que vos amants vous
payaient ; c’est là votre fortune, m’avez-vous
dit ; donc, vous êtes une fille publique et vous
appartenez à la préfecture. Oui ! oui ! je
comprends, cela pourra vous sembler un peu
ennuyeux : il vous faudra venir tous les huit
jours passer à la visite…
— Mais, c’est horrible ! ! ! vous n’avez pas le droit de…
— Préférez-vous rendre les diamants ?
— Les diamants, eh bien oui, mais déchirez de suite cette effrayante carte !
— Mon secrétaire va vous accompagner chez vous, madame. En échange de la parure que vous lui remettrez, il anéantira ce morceau de carton.
— Merci et adieu, monsieur.
— Adieu, madame, j’espère que je ne serai pas obligé de vous faire revenir ici.
Le lendemain, le préfet remettait au baron l’écrin qui contenait les bijoux de sa femme.
— Savez-vous, mon cher baron, que ce que j’ai fait était un peu risqué ! bah ! tout est bien qui finit bien.
Quant à vous, grand coupable, allez en paix et ne pêchez plus.
![Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, vignette de fin de chapitre](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1e/M%C3%A9moires_secrets_d%E2%80%99un_tailleur_pour_dames_-_Vignette14.png/150px-M%C3%A9moires_secrets_d%E2%80%99un_tailleur_pour_dames_-_Vignette14.png)