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avoué vous-même que vos amants vous payaient ; c’est là votre fortune, m’avez-vous dit ; donc, vous êtes une fille publique et vous appartenez à la préfecture. Oui ! oui ! je comprends, cela pourra vous sembler un peu ennuyeux : il vous faudra venir tous les huit jours passer à la visite…

— Mais, c’est horrible ! ! ! vous n’avez pas le droit de…

— Préférez-vous rendre les diamants ?

— Les diamants, eh bien oui, mais déchirez de suite cette effrayante carte !

— Mon secrétaire va vous accompagner chez vous, madame. En échange de la parure que vous lui remettrez, il anéantira ce morceau de carton.

— Merci et adieu, monsieur.

— Adieu, madame, j’espère que je ne serai pas obligé de vous faire revenir ici.

Le lendemain, le préfet remettait au baron l’écrin qui contenait les bijoux de sa femme.

— Savez-vous, mon cher baron, que ce que j’ai fait était un peu risqué ! bah ! tout est bien qui finit bien.

Quant à vous, grand coupable, allez en paix et ne pêchez plus.


Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, vignette de fin de chapitre
Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, vignette de fin de chapitre