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dait tout attendri, admirant cette fraternité féminine.

— Nous parlions de vous quand vous êtes arrivée, chère belle.

— Ah !

— Mais à propos, comment se porte votre mari.

— Pas très bien, ma chère.

— Ce n’est pas comme le Comte, dans ce cas, il va trop bien, lui ; n’est-ce pas, mauvais sujet ? Il mange comme quatre, boit de même et court à travers champs toute la journée. Aussi il se porte comme un charme malgré ses cinquante ans sonnés ; mais revenons à M. de Wisberg.

Nous espérons qu’il pourra venir dîner au château dimanche. M. le Curé sera des nôtres, il serait trop peiné de ne pas le rencontrer.

— Vous êtes trop bonne, ma chère, mon mari voudra, j’en suis certaine.

— Allons, tant mieux. Ne partez pas encore, M. le Curé. Diane est de la maison et comme j’ai de grands reproches à lui adresser, je le ferai en votre présence. Figurez-vous que cette chère amie qui peint comme un ange (il faudra lui demander une sainte pour notre église, M. le Curé), m’a fait cadeau d’un déli-