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reposer, je suis sûre que je serai laide à faire peur cet après-midi.

Au bout d’une minute, la soubrette reparaît.

— Encore vous, Madeleine ! mais vous êtes donc folle !

— Madame, c’est toujours ce monsieur, il dit qu’en disant son nom à madame, elle le recevra.

La comtesse furieuse était debout, nue comme la nature dans sa baignoire de marbre blanc.

Les gouttelettes d’eau glissaient sur son corps de marbre comme des perles parfumées, et l’heureux mortel qui eût assisté à cette scène serait devenu amoureux à l’instant de ces seins d’ivoire, de ces hanches rebondies, de ces jambes longues fortes et fines à la fois.

— Eh bien comment s’appelle-t-il ? fit notre coquette en se replongeant dans sa baignoire de marbre blanc.

— Il s’appelle George, le couturier.

— Ah ! bon… c’est différent, dit la jeune femme en riant comme une folle, faites entrer, Madeleine ; pour celui-là, il n’y a pas de danger, c’est une… sœur.


Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, vignette de fin de chapitre
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