Page:Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, 1880.djvu/88

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main, c’est ce que je fis, avec une patience digne de Méphisto.

» J’avais jeté mon dévolu sur la préférée de mes clientes : — La belle marquise Cochonnette.

» Une marquise !… Je m’en pourléchais les babines !…

» Mais voudrait-elle !…

» Bah ! la coquetterie, l’amour de la toilette, sont de puissants auxiliaires.

» Je laissai monter… mais monter la note de la jolie femme.

» Lorsque nous fûmes arrivés au chiffre de soixante mille francs… une bagatelle, — je présentai la facture.

» Impossible de me solder.

» Ni le père, ni le mari, ne voudraient entendre parler de cette somme exorbitante.

» Comment la payer ?

» Je hasardai ma proposition :

» Le madère aidant, — j’avais pris soin de faire apporter dans le petit salon un de ces flacons qui contiennent le soleil des tropiques dans leurs flancs.

» La marquise qui avait commencé par accueillir ma proposition avec un ricanement décourageant finit par grignoter plus médita-