Page:Ménard - Du polythéisme hellénique, 1863.djvu/329

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Pomphôs, d’après le même auteur, aurait fait le premier un hymne en l’honneur de Déméter. Enfin un hymne homérique, retrouvé en Russie vers la fin du siècle dernier [XVIIIe siècle] ; expose en détail toute la légende des grandes déesses d’Eleusis. Il n’y a donc aucune distinction a faire sous le rapport du dogme entre la religion d’Éleusis, et les autres mythes de l’hellénisme ; c’est toujours une tradition populaire développée par la poésie.

Les phases de la végétation, confondues dans un même symbole avec la destinée humaine, les alternatives de la vie, de la mort et de la renaissance sont exposées dans l’hymne homérique à Déméter sous les formes vives ; précises et colorées qui sont propres à la mythologie grecque. La nature est représentée sous les traits d’une mère ; la vie, sous ceux d’une jeune plante, d’une jeune fille. Pendant qu’elle cueillait, le narcisse, la plante narcotique et mortelle, dans les champs de Nysa, au milieu des Océanides, le sol s’entrouvre, et elle est enlevée par le roi des profondeurs souterraines, Hadès. Cependant, Hécate a entendu ses cris, et le Soleil, qui voit tout, dénonce à Déméter le ravisseur de Coré. La déesse, irritée contre Zeus qui a donné sa fille pour épouse au roi des morts, s’éloigne de l’assemblée des dieux. Vêtue de noir, cachée sous les traits d’une vieille femme, elle est accueillie à