Page:Ménard - Poèmes et Rèveries d’un paien mistique, 1895.djvu/126

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CHANSON SUÉDOISE



Petite Cristel, dirent les colombes,
D’où vient ce matin le deuil où tu tombes,
Qand l’été sourit à la plaine en fleur ?
— Oui, l’été sourit et les fleurs sont bèles ;
Mais j’ai, tourterèles,
L’iver dans mon cœur.

Petite Cristel, dirent ses amies,
Tes peines seraient bien vite endormies
Avec des chansons : pourqoi soupirer ?
— Il me faut un cloître et de lourdes grilles.
Chantez, jeunes filles,
Moi je veus pleurer.

Petite Cristel, tu sais qe je t’aime,
Dit le jeune roi : prends mon diadème,
Sois ma reine, et plus de pleurs entre nous.
— Hélas ! dit Cristel dont le front se penche,
Ma courone blanche,
Me la rendrez-vous ?