Page:Ménard - Poèmes et Rèveries d’un paien mistique, 1895.djvu/22

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uns pourraient ètre signés par un évèque, d’autres sont plus sceptiqes qe mistiqes. Cela n’est pas incompatible : les filosofes reconnaissent, depuis Socrate, qe Ie doute est le vestibule de la foi. J’ai introduit dans mes dialogues, tantôt un Dieu ou un Diable, tantôt un abbé ou un libre penseur. Pour faire la sintèse des croyances, il faut d’abord les critiqer. Cète sintèse religieuse, je l’ai reléguée , come un testament, à la dernière page, mais èle se déduit de l’ensemble du livre, où j’ai amassé les matériaus d’un panthéon ouvert à toutes les religions du monde, et assez large pour contenir les formes multiples de l’idéal. Qi sait si les saintes tradicions des vieus àges ne calmeront pas les inquiétudes modernes ? Assez de négacions nous enchainent dans la nuit, assez de doutes amoncelés nous ferment la route de l’inconu. Pour briser ce rempart, ce n’est pas trop de I’èfort de toutes les croyances réconciliées. De plus en plus l’ombre nons enveloppe : qe le grand ciel alume pour nous toutes ses toiles. S’il est bon d’avoir une religion, il ne peut pas ètre mauvals d’en avoir plusieurs. Évoqons les toutes à la fois du fond des vieus sanctuaires, et q’èles nous fassent entrer dans la comunion universèle des vivants et des morts.

Outre les rèveries en prose, j’ai ajouté à cète édicion de mes poèmes qelqes sonets psicologiqes, et deus ou trois pages sédicieuses qe l’imprimeur avait remplacées par des lignes de points qand on n’avait pus la liberté de la presse. Je ne pouvais alors imptimer qelqes vers politiqes q’en leur donant un titre latin, et j’ai glissé sous le nom de Crémutius Cordus ma protestacion contre les uit milions de vois qi ont voté l’empire. Toutes les