Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/103

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Laissons dormir les morts. Lorsque le dieu s’envole,
Irons-nous dans la nuit déterrer son idole
Pour fléchir les genoux ?
A de plus jeunes dieux réservons nos prières,
Retirons-nous : Tau tel qu’ont ébranlé nos pères
S’écroulerait sur nous.

Mon espoir n’est pas là. C’est en vain que les sages
Des dieux de ma jeunesse évoquent les images :
Je n y puis revenir.
Titan, faut-il dresser l’autel d’un nouveau maître ?
Mais qui vais-je adorer ? Quand verrai-je paraître
Le dieu de l’avenir ?


PROMÉTHEE.

O mortel ! tu l’as dit, dans le corps de l’idole
L’âme du dieu n’est plus, l’oracle est sans parole.
Cherche la vérité, ne l’attends pas du ciel.
La sagesse n est plus au fond du sanctuaire.