Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/165

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Et faut-il que l’Idée aille s’ensevelir
Loin du temple sacré d’où ton amour l’exile,
Au fond d’une prison d’argile,
Et suive le destin de ce qui doit périr ?

Calme et fort, à l’abri des passions humaines,
Suis ta route au milieu des régions sereines
Où l’art divin conduit les cœurs religieux ;
Car nul terrestre amour ne vaut le sacrifice
De cette force créatrice
Que l’artiste inspiré partage avec les dieux.

Cette ivresse éphémère à l’art sacrifiée,
Crois-en la voix des dieux, sera vite oubliée
Pour le peuple idéal dont tu seras le roi.
Tu traduiras au monde, en poëmes de pierre,
Tes rêves de ciel, et la terre
Parmi les noms des dieux fera place pour toi. »