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Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/19

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toutes les formes de l'idéal que l'homme a appelées ses dieux.

Car l'Humanité ne s'est jamais trompée, tous ses dogmes sont vrais, tous les dieux qu'elle a adorés sont réellement des types divins. A travers les avenues de sphinx, pénétrons dans le sanctuaire ; bientôt le voile du temple sera déchiré, et l'Esprit va descendre en langues de feu. L'hiérophante dévoilera, pour les initiés, le sens des mystères, et, quand le dogme sera élevé sur les hauteurs sublimes de la symbolique, la raillerie des époques critiques ne pourra plus l'y atteindre ; mais la Poésie l'y suivra, et le dernier des poètes bercera de ses hymnes la vieillesse du monde.

Ce sera, dira-t-on, une véritable poésie de décadence, et qui sent l'école d'Alexandrie. Il serait permis de répondre que nous sommes en effet dans une époque de décadence, ou plutôt que ces mots de décadence et de progrès changent de sens si l'on change de point de vue. L'antiquité reculait ses Édens aux plus vieux âges du monde, et de ces regrets du passé naissaient le respect de la vieillesse et le culte des morts. Il est singulier que cette