Aller au contenu

Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Jusqu’au terme rêvé je tracerai ma voie,
Loin des torrents d’amour où leur force se noie,.
Loin de ce tourbillon qui les emporte tous,
Et je saurai, du ciel traduisant le mystère,
Faire voir à la terre
Des formes de beauté dont Dieu sera jaloux.

Dans ce monde de l’art, plein de clartés sereines,
Sans trouble j’entendrai les chants de tes sirènes ;
Leurs fascinations ne pourront m’éblouir.
Toujours dans le miroir uni de ma pensée
Leur image tracée
En poèmes de marbre ira s’épanouir.

Ainsi, pour pénétrer dans la sphère divine,
Euphorion chassait du fond de sa poitrine
Le désir du bonheur qui ne dure qu’un jour.
Sans le connaître encor repoussa-t-il l’amour,