Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/86

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Nous avons salué les royaumes antiques
Où nos voix prophétiques
Ne trouvent plus d’échos.

Pourquoi nous rappeler ? Laissez en paix nos ombres ;
Laissez-nous, ô mortels ! loin du monde odieux,
Dans nos temples déserts, dans nos églises sombres,
Errer sur les décombres
Pour y pleurer nos dieux.


LE CHŒUR.

Je salue à genoux vos ombres vénérées,
Sages des temps qui ne sont plus ;
Laissez-moi retrouver dans vos voix inspirées
L’écho lointain des jours perdus.

Prophètes qu’autrefois le pays de l’aurore
Nourrit sous un ciel enchanté,