Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/94

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Car tes jours sont finis, Hellas aux plaines blondes,
Où germaient autrefois des peuples de héros,
Et tu ne mires plus, aux flots des mers profondes
Tes temples, tes cités et tes mille vaisseaux.

Et toi seule, pourtant, toi seule, o ma patrie !
Adoras l’art sacré, la sainte poésie,
Et la beauté divine, enfant des immortels.
Les dieux et les héros qui naissaient sous ma lyre,
Tu les chantas toi-même, et, dans un saint délire,
Eu les voyant si beaux, leur dressas des autels.

O Zeus, fils de Kronos, assembleur de nuages,
Dont le sourcil froncé faisait trembler les cieux !
Héré, déesse auguste aux bras blancs, aux grands yeux ;
Athéné, Poséidon, destructeur des rivages,
Et toi, dieu protecteur de la sainte Ilion,
Dieu dont l’arc est d’argent, ô Sminthée-Apollon !