Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/153

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Hermès. Pourquoi donc avez-vous versé celui de cet enfant ?

Un centurion. La rébellion et l’impiété sont des crimes. Il y a plus de soixante ans qu’un édit impérial a ordonné de fermer les temples des idoles ; c’est une honte pour l’Égypte que le Démon conserve encore à Philae un dernier repaire.

Un Moine. Livre-nous le trésor que tu gardes caché quelque part dans ces caves, et on te fera grâce de la punition que tu mérites.

Hermès. Je l’aurais livré pour racheter la vie de ce jeune homme ; puisque vous l’avez tué, mon secret mourra avec moi.

Un soldat. Meurs donc, et que ta fausse religion disparaisse de la terre.

Hermès. J’attendais cette réponse et je remercie la main qui m’a frappé.

Le centurion. Qu’on brise ce coffre d’ébène, le trésor doit être là.

Hermès. Il vous appartient, mais il ne peut vous servir, gardez-le pour vos enfants.

Théodore. Quoi, ce sont des rouleaux de papyrus ? Des livres de magie, sans doute : qu’on les brûle ; nos enfants ont l’Évangile et n’ont pas besoin d’autre lecture. Dès demain ce