Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/34

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le vois, maître, dans l’humble création que j’ai produite pour t’obéir, j’ai pris le contrepied de ton œuvre. C’est à toi de décider si j’ai réussi. » Et Dieu se contente de répondre : « Parlons d’autre chose. »

Mais pourquoi Louis Ménard revenait-il toujours à ces dieux finis ? Lisez Alliance dela philosophie et de la religion et Sacra privata. Il voulait qu’un homme et une femme ne vécussent plus simplement attelés par le mariage, mais pussent avancer ensemble dans la vie unis d’esprit et de cœur, unis complètement de cœur parce que aussi d’esprit. Il ne voulait pas non plus qu’une vieille grand’mère put mourir privée d’espérance, et il savait l’espérance sur le chemin de la foi. Il croyait devoir conserver pour les faibles et les humbles la poésie du divin.

Il ne se contentait pas de « dieux pour le peuple », il voulait en ce monde sa place à l’idéal. Or, on ne saurait trop insister là-dessus, les religions étaient pour lui « l’expression idéale des sociétés ». Sur ses dieux, « forces li-