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Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/69

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y a une vie future, mais vous n’obtiendrez pas de moi une affirmation ; cherchez. Moi, je suis l’Adversaire, mon rôle est de contredire. Chaque fois que vous croirez tenir une solution, je serai là pour y jeter du noir. Je vous empêcherai bien de vous endormir dans la certitude, qui est l’inertie de l’intelligence. Cherchez toujours, je viendrai vous secouer de temps en temps. La vérité est une asymptote ; pour vous en rapprocher vous avez besoin de moi. Il ne faut pas médire du vieux serpent, vous lui devez la science du bien et du mal, et, sans la chute, il n’y aurait pas de rédemption.

Moi. Oui, le mal que vous faites tourne au bien, mais on dit que c’est malgré vous.

Lui. Croyez-le si vous voulez, cela vous dispensera de la reconnaissance en vous laissant jouir du bienfait. Ne faut-il pas que le Diable soit toujours bafoué à la fin de la pièce ? Heureusement, je suis habitué depuis longtemps à ce rôle-là.