les parties de l’univers sont animées d’une vie divine. Là où les hommes de nos jours ne voient que des choses inertes, les anciens reconnaissaient des énergies vivantes, et ce sont ces puissances cachées qu’ils ont appelées les Dieux. La force active et vivifiante qui se révèle au printemps parmi les éclairs de l’orage, qui bouillonne dans la sève de la vigne et s’épanouit à l’automne en grappes dorées, nous la nommons Dionysos, c’est-à-dire, à mon avis, la liqueur divine. Bientôt la grappe est arrachée aux branches, ses nourrices, déchirée, foulée aux pieds, mais la sève ardente renaît sous une forme nouvelle dans la liqueur sacrée des libations ; tel me paraît le sens des deux naissances du Dieu. Sa mort est pour nous une source de vie. Ce feu liquide réchauffe les membres engourdis et transporte l’esprit dans un monde enchanté. Répandu sur l’autel, il s’offre pour nous en sacrifice et porte aux Dieux les prières des hommes. Je sais qu’il y a d’autres manières d’expliquer ces fables, mais Porphyre, qui est initié aux orgies orphiques et aux mystères de Samothrace, pourrait en parler mieux que moi, sans dévoiler ce qui doit rester caché.
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