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Pourquoi si teinture donne teinturier le mot peinture donne-t-il peintre ? »

Donc si vous admettez un seul suffixe pour indiquer le métier et la profession, il n’y a plus d’erreur possible, plus la moindre complication, et vous obtenez des formations régulières, sans aucune peine, par l’effort seul du raisonnement et la mémoire n’aura d’autre travail que celui d’emmagasiner des mots, ayant un sens précis, servant à en fabriquer d’autres.

En ce qui concerne les racines, au lieu de les créer en forgeant des mots de toute pièce par des combinaisons arbitraires de voyelles et de consonnes, ainsi que le firent sans succès d’ailleurs l’abbé Schleyer dans le Volapuck et M. Léon Bollack dans la Langue Bleue au lieu « d’aller chercher très loin ce que l’on avait tout proche » le Dr Zamenhof a préféré « puiser au trésor infini des langues vivantes ». Et, ajoute M. Aymonier[1] n’est-il pas naturel qu’une langue internationale soit composée de racines internationales et ces racines choisies en proportion de leur internationalité, en d’autres termes élues au suffrage universel ? Ce critérium ménageait toutes les susceptibilités et devait obtenir un universel suffrage, d’autant plus que, dans une mesure différente pour chaque

  1. Conférence sur l’Espéranto.