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quand nous le voulons bien et il est présent quand cela nous plaît ; de sorte que le malheureux étranger qui apprend notre langue doit prendre tantôt le participe présent pour le passé tantôt le participe passé pour le présent.

« Mais il y a mieux encore. Si je dis : la maison est construite, cela veut dire que la maison est finie qu’on l’a construite. Mais si je dis la maison est construite par l’architecte X cela signifie qu’elle n’est pas finie, que l’architecte X la construit actuellement. De telle sorte que l’intervention bienfaisante de l’architecte X dans ma phrase transforme le passé en présent. Voilà un pouvoir surnaturel que plus d’une jolie femme enviera aux architectes !

« En réalité nous n’avons en français qu’une seule forme pour le temps présent, le temps passé ou le temps futur. Dans la phrase précédente je ne puis employer le participe construite au présent sans l’intervention de mon architecte et, si je veux caractériser ce temps il me faut user d’une périphrase : la maison est en construction ou changer la forme passive en active : on construit la maison ».

Donc en réalité la triple forme du participe en espéranto est beaucoup plus claire et plus simple que nos deux formes vagues et variables à l’infini, parce que, en espéranto, chacune correspond à