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Je ne crois pas que M. Gaubert soit plus ferré sur la question des voyages que sur celle de l’Espéranto. S’il avait un peu circulé hors de France il saurait que, dans un hôtel si le portier et le gérant parlent seuls la langue du voyageur, cela suffit. Pour les garçons et les servantes, la chose n’offre pas grande difficulté : ils peuvent en moins d’un mois apprendre assez d’espéranto et se faire comprendre des clients en ce qui concerne leur service. Il y a du reste un certain nombre de garçons d’hôtel qui se sont mis à l’espéranto. Cette année, à Cambridge, la dame anglaise, chez qui j’avais retenu ma chambre, savait assez d’espéranto, sans le parler couramment, pour me donner les renseignements dont j’avais besoin. L’apprentissage (?) de l’espéranto chez les gens d’hôtel n’est donc pas chose impossible, ainsi qu’on veut bien le dire.

Au fond M. Gaubert en convient presque : « L’espéranto, ajoute-t-il, est une langue auxiliaire pour aider peut-être (pourquoi ce peut-être ?) à demander son bonnet de nuit ou sa côtelette. » (Hé ! mais c’est déjà quelque chose cela ! bien que le bonnet de nuit paraisse moins nécessaire que la côtelette, le bonnet de nuit est infiniment plus spirituel, n’est-ce pas ?) « Mais malheureusement dans les lieux qui attirent le voyageur, là où vit et grandit l’essentiel d’un peuple, dans tous les