Page:Ménil - Préjugés contre l’espéranto.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 55 —

Puisque M. de Gourmont emploie la forme interrogative nous allons user du droit de réponse.

Reprenons ses exemples.

Une « petite main » est une jeune ouvrière ayant terminé son apprentissage mais qui n’a pas une habileté suffisante pour exécuter tous les travaux de son métier.

Ce terme emprunté à l’argot des ateliers de couture doit avoir un synonyme dans tous les pays où l’on trouve des couturières. On choisira donc, parmi les différents mots étrangers, la racine ayant le plus d’internationalité ; si elle n’existe pas on se mettra d’accord pour forger celle qui, pour tous les peuples, désignera cette catégorie spéciale d’ouvrières. La chose ne présente aucune difficulté en elle-même. Si le mot est trop spécial au français pour être compris par 1es étrangers, on ne s’en servira pas, et l’ensemble des relations internationales n’en sera point troublé.

Le mot « couillard », en terme de marine, définit « le bout de quarantenier frappé sur la cosse du chapeau d’une voile, permettant de la tenir serrée jusqu’au commandement de « Larguez » et pendant qu’on affale le chapeau et les cargues ».

Il est probable que cette manœuvre s’exécute dans toutes les marines du monde ; alors il ne sera pas plus difficile de traduire ce terme que les