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DES HISTOIRES

terminé leur funèbre besogne, et voici qu’on lui remettait cela, cette autre douleur clouée entre des planches, le cadavre de ce qui aurait pu être, de ce qui aurait dû être un si grand bonheur… La dépouille inutile, et froide, et vide, de son espérance mort-née !.. À quoi bon ces livres, puisque Père n’est plus ?.. À quoi bon ?


Après la fatigue lourde des veillées, après la douleur en larmes des obsèques, ce fut l’ennui des condoléances, petite pluie glacée qui engourdit le cœur.

Et toujours, bourdonnant dans le silence des nuits, accompagnant comme une basse le murmure des conversations funèbres, toujours ce glas obsédant, ces trois mots : à quoi bon ?

À quoi bon ?.. Non, elle n’ouvrirait pas le colis, elle ne voulait même pas le revoir !..

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