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Page:Mérat - Les Chimères, 1866.djvu/133

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S’élevèrent. C’était un chant limpide et clair,
Un vieux chant de bergers bergamasques, dont l’air
Avait sans doute été trouvé dans la montagne ;
Quand de l’écho des bois la bouche s’accompagne,
Il faut que chaque son qu’elle dit soit très-doux.
Du couchant glorieux le chœur venait à nous,
S’abaissant ou soudain s’enflant avec la brise.
La pensée en était simple et si bien comprise
Qu’on la pouvait saisir, travers le charmant
Mélange de ces voix jointes naïvement ;
Car, bien qu’atténué parmi le vent sonore,
Le rhythme parvenait fidèle et juste encore,
Et mon rêve entendait clairement tour à tour
Un chant religieux, une chanson d’amour.