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POUR FINIR.21

POUR FINIR.
I

Vas-tu compter les jours qui te furent mauvais,
Vieux lutteur entêté qui t’obstines à vivre :
Pourquoi ? Parce qu’un peu de lumière t’enivre
Et que l’air était bleu du temps que tu rêvais.

Mais il n’est plus, le temps de tes rêves ; la vie
De stigmates précis a sillonné ton front ;
Ton âme reste haute et n’est pas asservie,
Ta robuste fierté te venge d’un affront.

Cependant, pour avoir pendant bien des années
Marché d’un pied tenace en traçant ton sillon,
Tu n’as pas eu le prix des gerbes moissonnées.
— Au moins tu n’as pas fait de ta pourpre un haillon.