Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/106

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qu’ils possèdent et leur vie même avec une force étonnante de volonté dirigée avec une aveugle ténacité vers un même but, qui vont à la lutte pour tous les « déshérités », se cachent dans les souterrains comme les premiers chrétiens dans les catacombes, vivent le terrible combat intérieur, ces martyrs dans tous les sens du mot, ces ascètes au nom de l’Esprit, est-il vraiment permis de les appeler des « impies » ?

Dans l’idée nouvelle, il n’y pas encore le nom Dieu. Le nom demeure d’où Dieu est parti.

« Avec ceci tu vaincras », disent les serviteurs de l’église orthodoxe, levant la croix contre les militants de la Révolution. Mais les pharisiens, s’ils n’ont pas prononcé précisément ces paroles, pensaient aussi qu’ils vaincraient par la croix en y crucifiant Christ indocile. « Ils ne savent ce qu’ils font. » Tant mieux répéterai-je pour ceux d’aujourd’hui qui « ne savent pas ». Mais l’Histoire ne se répète pas : l’ignorance des siècles passés n’est plus pardonnable maintenant... Les temps ne la justifient plus.

On pourra dire : la vie ne peut être enfermée dans une théorie ; la Russie n’est pas exactement coupée en deux : révolutionnaires et gouvernement. De plus, elle est si grande, si diverse comme angues, peuples et cultures que ses temps sont