Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/163

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contraire à tout ordre étatique. A la promesse du Christ qui est venu : A moi appartient toute puissance sur la terre et au ciel — et à celle du Christ qui vient : Vous régnerez sur la terre, — la première et seule réponse dans toute l’étendue du christianisme, c’est ce balbutiement enfantin et prophétique de la révolution russe : Il y aura pour tous un seul Roi sur la terre et au cielJésus-Christ Dieu a caché cela aux sages et l’a révélé aux enfants.

Le christianisme n’accepte le Royaume de Dieu que dans les cieux et le royaume terrestre est livré au Prince de ce monde en la personne du Pape-César en Occident et du César-Pape en Orient. Mais si le Christ est sur la terre non pas un Roi* Pontife idéal et sans chair, mais bien réel et incarné, si sa parole est vraie : Je suis avec vous jusqu’à la fin des siècles, — alors il ne peut y avoir d’autre Roi, d’autre Pontife, si ce n’est le Christ, restant jusqu’à la fin des siècles avec nous, dans notre chair et notre sang, par le mystère de la Chair et du Sang. Voilà pourquoi toute substitution de la vraie Chair du Christ, de la véritable Image du Christ, en chair humaine, en masque humain — Pape ou César — est un blasphème, un antichristianisme absolu. Qui peut prendre la place du Christ et se substituer à lui, si ce n’est l’Antéchrist ?