Page:Mérejkowsky, Hippius, Philosophoff - Le Tsar et la Révolution, 1907.djvu/239

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étrange pour le Pétersbourg d’alors : les vieux amis de l’hôte, des collaborateurs des Moskowskié Viedomosti et du Grajdanine, des professeurs de l’Ecole Supérieure de Théologie, des employés du Saint Synode, des popes, des moines, les hommes les plus réactionnaires, et de vrais gens du souterrain, les décadents anarchistes.

Des discussions sur l’Apocalypse, qui semblaient extraites des Démons ou des Frères Karamazoff divisaient ces gens en deux camps. Nulle part dans l’Europe actuelle on n’entendit de semblables discussions. C’était la répercussion dans les classes intellectuelles de ce qui se passait au lac Svietly dans la profondeur du peuple.

Quelques-uns des invités de Rosanov eurent l’idée de rendre ces réunions publiques. Il était difficile, presque impossible d’obtenir la permission de fonder une société dans ce but, et à la moindre tentative de tenir une réunion sans l’autorisation du gouvernement, la police interdisait celle-ci.

On autorisa enfin après de longues démarches des réunions qui prirent le nom de Philosophiques-religieuses, ou plutôt on les toléra sous la menace perpétuelle d’une interdiction. Elles se tinrent pendant deux hivers dans la salle de la Société de Géographie, sous la présidence de l’évêque Serge,