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Un grand pamphlétaire :
Georges Darien


Qui se souvient encore, aujourd’hui, de ce romancier doublé d’un polémiste ardent et implacable qui eut, pourtant, son heure de célébrité ? Je dois dire que je l’ai, personnellement, peu connu. Les hasards de la politique m’ont fait le heurter, il y a quelque vingt ans, dans les milieux révolutionnaires, où il sévissait avec rage. C’était un homme terrible. Mais c’était aussi un grand écrivain.

Il a laissé quelques romans, dont cet inoubliable Biribi, qui provoqua une tempête. On lui doit aussi : Bas les Cœurs ! Le Voleur, Les Pharisiens, La Belle France. Toute l’œuvre de cet impénitent révolté, disparu obscurément à la fin de la guerre, après de prodigieuses aventures, tient dans ces quelques volumes. Mais elle vaut et elle vit par la qualité. Jules Vallès, autre réfractaire indécrottable, n’a guère produit davantage et, dans Georges Darien, on retrouve fortement marquées l’influence et la pâte du maître.

Il avait collaboré, tout jeune, à L’En-Dehors de Zo d’Axa (encore un prestigieux pamphlétaire que les jeunes ignorent), et il se donnait, alors, des allures d’individualiste dressé contre tous les préjugés.

Cependant, son caractère bouillant, son insociabilité notoire lui valaient maintes déconvenues. Il eut, notamment, un duel avec son directeur, cela au lendemain d’un