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Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/10

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Vertpré (qu’est-il devenu ?), avait accoutumé de nous donner des chroniques qu’il signait, en fantaisiste : « La Pipe au Bec ». Dans sa dernière chronique, précisément, il s’occupait de Tailhade, alors prisonnier de la République française. Et, tout en rendant hommage au courage de l’écrivain, il déplorait que quelques violences de plume l’aient conduit dans une cellule. Selon lui, une telle énergie aurait pu être mieux employée, et c’était folie que de fournir aux maîtres des prétextes pour sévir. Cela n’était pas très méchant. Mais il paraît que c’était plus que suffisant pour déchaîner l’ire du poète, déjà ulcéré par maintes attaques perfides. De là, l’insecte tombé de la belle barbe. Et sous la plume de Tailhade, il y avait un autre mot que celui d’insecte. On me permettra de ne pas le transcrire ici.

Cependant, on s’expliqua. Matha s’en alla visiter, au quartier politique de la Santé, le poète courroucé. Tout parut oublié. Mais Laurent Tailhade, vindicatif, devait conserver longtemps le souvenir de cette effroyable injure.

Vous allez voir, par la suite, ce qu’il m’advint, à cause de ce malencontreux article dont j’étais parfaitement irresponsable et auquel je n’avais participé en rien. Il y a, comme ça dans l’existence, des chocs en retour qui s’expliquent et se justifient difficilement.

Tailhade, enfin libéré, prit à peine le temps d’un peu de repos et se jeta, avec une ardeur nouvelle,