Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Gustave Hervé


GUSTAVE HERVÉ, l’homme qui fit tant parler de lui avant la guerre, à l’époque où il était considéré comme « général » des troupes insurrectionnelles, a risqué, ces temps derniers, une réapparition sensationnelle.

Il était parti de la bataille de Wagram, ce qui lui avait permis de planter le drapeau napoléonien dans le tas d’ordures d’une cour de caserne, et vient d’aboutir à la Salle Wagram[1].

Mais, cette fois, il ne barbouille plus le drapeau, même césarien ; il le brandit avec véhémence. Et l’antipatriote de naguère nous déclare avec fougue : « La Patrie ! nous l’avons dans le sang, dans les moelles. Qu’on y touche ! »

De Wagram, il a voulu essayer son nouveau répertoire à Belleville. Ça n’a pas réussi. Les révolutionnaires du faubourg sont demeurés fidèles aux idées de l’ancien Hervé.

Naturellement, ces virevoltes, ces changements de tactiques, ces rectifications de tir suscitent des commentaires, pour la plupart dépourvus d’aménité.

  1. Gustave Hervé venait, au moment où furent écrites ces pages, d’organiser un grand meeting du parti socialiste national, salle Wagram.