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Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/273

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au point, dans un article amusant signé : La Flèche. Alors, je pris, à mon tour, la plume et je m’expliquai, dans Cyrano, où j’écrivis les pages qui suivent :

Donc M. Jean Bernard, aimable chroniqueur, a découvert un poème attribué à Camille Pelletan et l’a publié dans l’Éclair. Cela a suffi pour provoquer de joyeuses controverses et faire couler pas mal d’encre. Car, peu de jours après, un autre aimable chroniqueur, La Flèche, révélait dans la Dépêche de Toulouse, que ledit poème pouvait bien ne pas être l’œuvre de notre ancien ministre de la Marine, attendu que ce dernier en avait rejeté furieusement la paternité.

Je suis assez intimement mêlé à cette affaire. Je puis même dire que je suis à son origine, puisqu’ainsi qu’on l’a expliqué, c’est moi-même qui, malgré Pelletan, ai, le premier, jeté dans le public ces vers que je me suis obstiné à lui attribuer.

La chose remonte assez loin, une quinzaine d’années environ, ce qui ne nous rajeunit guère. C’était en 1908. En ce temps bienheureux, j’occupais mes loisirs à biographier, avec l’aide du bon dessinateur Aristide Delannoy, nos plus notoires contemporains. Naturellement, avec toute la fougue de la jeunesse et la naïveté d’un « qui croit que c’est arrivé » je trempais ma plume dans le plus corrosif des vitriols. Ce qui m’occasionna quelques démêlés avec la justice de mon pays.


Un jour, je maltraitai je ne sais quel oison
Et cela me valut plusieurs mois de prison.