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redoutables du sympathique Jopu étaient les douze syllabes dont se composaient ses alexandrins — tout un flot, que dis-je ? un torrent d’alexandrins mornes et décharnés perpétrés à la gloire de la Pucelle d’Orléans.

Jopu rival de Chapelain !

Maxime Réal del Sarte, lieutenant de Pujo, chef audacieux des cohortes royalistes, attirait la sympathie (je le dis sans ironie). C’était un grand jeune homme candide et qui rougissait comme une petite fille. Il affichait des sentiments religieux et se querellait avec son chef de file, Pujo, athée comme Maurras. Il ne voulait point admettre que l’homme descendît du singe et tenait Darwin pour une sorte d’Antéchrist.

Le plus curieux, c’est que ce héros au sourire si doux était le petit-fils du régicide Réal qui devait, par la suite, trahir la Révolution.

Je note aussi l’inénarrable Rabourdin, devenu suspect plus tard et chassé des rangs des Camelots.

Ce pauvre bougre était atteint de boulimie. Il dévorait avec une voracité sans exemple. De plus, il était sourd comme un pot, sourd comme Quasimodo et Photius. Voyez-vous ce parti royaliste entre deux sourds : Maurras en tête, Rabourdin en queue. J’ajoute que lorsque le paladin de Philippe sortit de prison, nous l’envoyâmes au « Journal » pour y réclamer des éclaircissements sur le fameux héritage Rabourdin dont il était l’un des bénéficiaires. Ce fut une jolie rigolade.

Les autres ? Je vous les présenterai bientôt. Pour