socialiste étaient complètement d’accord là-dessus. Naturellement, je me rendis à ces bonnes raisons. Seulement je confiai à Almereyda :
— Qu’est-ce que je vais prendre avec Bonzon !
Car Bonzon lui, ne l’entendait pas de cette oreille. Il hurlait, rouge de colère.
— … Alors, vous marchez ?… Vous vous laissez faire ? Mais ne comprenez-vous point qu’on vous enlève votre « première » et que si vous venez après les autres cela aura l’air d’une « resucée » ?
— Mon cher maître… pourtant… l’intérêt de la propagande…
— M’en fous !… Je vous dis que je ne me laisserai pas enterrer comme ça !…
Il partit furieux. Alors, après bien des hésitations, je lui écrivis pour lui proposer candidement deux solutions : 1° aller aux assises et déclarer faire défaut ; 2° ne pas se déranger, refuser de figurer au procès. Et je lui demandai : Qu’en pensez-vous ?
Ce qu’il en pensait ? Il me le fit savoir deux jours après par une lettre amère où il me disait en substance : « Des deux solutions que vous m’offrez, je choisis une troisième qui consiste à vous laisser vous débrouiller comme vous l’entendrez. »
Ma foi, je me débrouillai assez bien. Je ne bronchai point. Marchal alla seul aux assises. Il en revint le soir pour m’informer que nous avions récolté, chacun, cinq ans de prison et des milliers de francs d’amende.
C’est ainsi que ce fameux procès que tant d’amis attendaient avec impatience avorta lamentablement. Le gouvernement, du reste, ne donna point dans le