Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/116

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On étudia la géographie de leur corps, en commençant par le haut. Et l’on vit !… Tenez, voici ce qu’on vit :

D’abord, à la naissance de la nuque, sous la chevelure, tous portaient un point minuscule et rose comme une goutte de safran. Autour de ce point, nulle inflammation, aucune autre trace. On s’arma de microscopes qui ne révélèrent rien de positif, sinon que chaque prêtre possédait à la nuque la même piqûre faite, semblait-il, avec le même instrument et qui paraissait aller de bas en haut.

Or tout cela n’était rien, absolument rien, auprès de ce qu’on découvrit presque simultanément. Ce fut le docteur Hispa, médecin principal de l’hôpital Cochin qui fit, le premier, la foudroyante constatation. Il se penchait sur le corps entièrement nu d’un des patients, lorsque, d’un bond, il se releva avec un long cri d’horreur, les yeux dilatés par une infinie stupeur mêlée d’épouvante. Il eut tout juste la force de balbutier, en désignant du doigt l’endroit du corps où il venait de voir… quoi ? On ne savait.

— Là… Là…

Là, qu’on me pardonne, c’était l’organe génital. Il faut bien que je nomme les choses par leur nom. Une légère cicatrice, à peine perceptible, courait autour du scrotum. Et ce scrotum lui-même, ridé, ratatiné, affaissé, semblable à un ballon dégonflé, s’offrait vide de son contenu.

On se précipita sur les autres prêtres. On se pencha, de nouveau, ardemment. Tous se trouvaient dans le même état. Tous montraient au même endroit, la même couture légère, témoignant de l’horrible opération.