ment des cheveux qui n’a lieu uniquement que parce que les substances pigmentaires sont englouties par les macrophages. Cela a été démontré par Metchnikof. Il en est de même pour la destruction des tissus et celle des os qui perdent leurs substances calcaires. Et je vous renvoie encore à Metchnikof et aussi à Weinberg. Que conclure de cela, sinon que la vieillesse constitue tout un processus pathologique. Les organes se modifient lentement de par le jeu des cellules. Et c’est parce que les phagocytes d’une part, les cellules conjonctives de l’autre, triomphent de tous leurs adversaires que survient la sénilité, préface de la mort.
Ugolin se tait, une seconde, le regard fixe. Il semble oublier ma présence et se parler à lui-même.
— Oui, la cellule est à la base de tout. Et que savons-nous exactement de la cellule ? En l’étudiant dans toutes ses manifestations, nous aboutissons à cette constatation : qu’elle est tout un monde à part composé d’infiniment petits. Les substances qui entrent dans sa composition et qui baignent dans le liquide cellulaire, nous les avons observées, à l’état colloïdal. Elles sont en suspension dans le liquide, et chacun de leurs grains est visible au microscope. Ces grains, nous les avons appelés des micelles. Jusqu’à ce jour, la micelle est la dernière particule organique qu’on peut examiner dans la cellule vivante. Mais elle-même n’est-elle pas un ensemble d’éléments qui échappent à notre observation ? Toujours est-il que l’évolution, la vieillesse et la mort de la cellule sont déterminées par les luttes et les heurts des micelles. Et là, nous touchons au plus obscur, au plus déconcertant des problèmes…