Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/168

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vieux, très vieux bélier, une ruine. Le malheureux animal tremblait sur ses jambes. Il pouvait avoir dans les treize à quatorze ans, ce qui correspond à quatre-vingts ou quatre-vingt-dix chez l’homme. Il s’en allait d’épuisement et d’une incontinence d’urine provoquée par l’inaptitude du sphincter vésiculaire. Je lui ai greffé plusieurs fragments dans la vaginale droite, au-dessous de son propre testicule. Quelques semaines se sont écoulées. L’allure de l’animal s’est peu à peu modifiée. Il a retrouvé sa jeunesse et son énergie. Si bien que mis en contact avec une jeune brebis et soumis à une longue et étroite surveillance, il est arrivé que la brebis a mis bas un superbe agneau.

ciron. — Ces expériences ont été multipliées sur des boucs et des béliers. Il est hors de doute que la greffe recrée de la jeunesse chez ces animaux. Le docteur Voronoff a passé des années à accumuler des observations plus que probantes à ce sujet. Mais le problème qui demeure est le suivant : Ce qu’on a pu faire avec l’animal est-il possible avec l’homme ?

ugolin. — L’homme est un animal, en tout semblable aux autres, en dépit de son monstrueux orgueil. Il est le propre cousin du singe. Il n’est même qu’une branche abâtardie et dégénérescente de l’antique famille. Dans ces conditions, rien ne s’oppose à ce qu’on essaie sur de vieux animaux humains les mêmes expériences. Et le docteur Voronoff l’a parfaitement compris lorsque, mettant à profit les études et les expériences antérieures, il est allé chercher, en Afrique, tout un stock de glandes interstitielles empruntées aux grands singes.