Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/10

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Dieudonné est innocent ! C’est Garnier et moi qui sommes les vrais coupables ! »

Car, il fut établi qu’à l’heure où le crime s’accomplissait, Dieudonné, sur lequel les patrons fournissaient les meilleurs renseignements, travaillait à Nancy.

Alors, que restait-il contre cet homme ? Le témoignage de la victime, le garçon de recettes Caby. Mais ce malheureux troublé, affolé, avait déjà reconnu la photographie de Garnier, qu’on lui présentait. Et s’il crut reconnaître, par la suite, Dieudonné, ce fut à l’aide d’une mise en scène scabreuse et d’une pression abominable.

Cependant les jurés, cédant au vertige, ont déclaré Dieudonné coupable. Les juges ont condamné à mort. Mais le Président de la République — c’était M. Poincaré — après examen du dossier a gracié. Dieudonné est parti au bagne. Cela fait treize années qu’il y est, bientôt.



Essayons donc de ressusciter ce drame où, des deux côtés de la barricade, il y eut des sacrifiés.

Drame sans précédent, a-t-on pu dire.

Drame inégalable. Drame sans réplique.