Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/16

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soins, puis à l’hôpital Bichat. Deux balles l’avaient atteint, l’une à la base du cou, l’autre au sein droit. Il était incapable de prononcer le moindre mot. Inutile d’essayer de l’interroger.

Son état apparut extrêmement grave.

Quels étaient ces bandits qui avaient osé préparer et exécuter un coup de main aussi audacieux ? Nulle piste. On s’obstinait à parler des anarchistes. Mais lesquels ? Et quelles preuves ?

Le lendemain, on apprenait que l’auto, la fameuse auto du crime venait d’être retrouvée… à Dieppe, rue Alexandre-Dumas, abandonnée dans la boue.

Elle avait fait du chemin, depuis le meurtre du garçon de recettes…

Traînée par deux chevaux, elle fut conduite dans un garage et, après examen minutieux, on découvrit à l’intérieur divers objets : une peau de bique marron, une pince-monseigneur, plusieurs bidons vides. La plaque d’avant, enlevée, fut retrouvée dans un jardin ; elle était marquée 668 X-8. Sur les portes, on releva les initiales J.-M., ce qui permit d’établir rapidement que la voiture du crime appartenait à M. Normand, propriétaire à Boulogne-sur-Seine, et qui, justement, avait déposé une plainte pour vol, accompli dans la nuit du 13 au 14 décembre, dans le garage attenant à sa maison d’habitation.

On tenait donc un indice.

On sut rapidement que les voleurs avaient pu pénétrer chez M. Normand à l’aide de fausses