Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/212

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C’étaient des êtres farouches qui crurent devoir se ruer, l’arme au poing, contre une société dont ils se considéraient les bâtards. Ils se sont lancés dans une randonnée de folie et de sang. Ils ont prétendu piétiner, implacablement, les morales, les préjugés et les hommes. Sur la route de la révolte, ils ont roulé jusqu’aux fossés rouges du crime.

Ils ont tué.

Ils ont payé aussi.

Payé, Bonnot, luttant seul, toute une matinée, contre les forces policières, contre les soldats, contre la foule, contre la mitraille et la dynamite. Payé, Garnier et Valet, soutenant un siège homérique contre une véritable armée. Payé, Soudy, gringalet exsangue, chantant à deux pas de l’échafaud. Payé, Callemin ricanant jusqu’à la dernière seconde. Payé, Monnier avec son sourire de Méridional. Payé, Carouy préférant la porte de la mort à celle du bagne.

Maintenant, le rideau de fer est tombé sur le crime et sur l’expiation.

Les bandits tragiques ne sont plus que poussière.

Songeons aux survivants.