Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/57

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persés. Le public, lui, toujours apeuré, croyait les voir en tous lieux.

Le même jour, on signala Garnier à Rouen et à Dunkerque, et Bonnot à Corbeil. Puis, il y eut une nouvelle fournée d’arrestations. Quelques malheureux furent lynchés par la foule qui croyait chaque fois tenir un coupable, alors que la police, par une malchance inexplicable, ne courait que sur de fausses pistes. Ce qu’il y eut, à cette époque, de dénonciations, d’offres de services, de témoignages abracadabrants, est inimaginable. On voyait, sur toutes les routes, des autos suspectes. M. Guichard, débordé, recevait jusqu’à sept cents lettres par jour. Une dame lui conseillait de faire dire des prières. Une somnambule s’engageait à tout divulguer, moyennant, comme de juste, une honnête rétribution. Puis, un esprit inventif proposa de distribuer des bombes à tous les employés de banque pour leur permettre de se défendre. Un autre préférait utiliser les aéroplanes dans la chasse aux bandits. Un autre encore, très sérieusement, proposa qu’on leur donnât la forte somme pour leur permettre d’aller vivre à l’étranger. Comme on voit, l’humour pouvait y trouver son compte. Mais la publicité aussi profita de l’aventure exceptionnelle. Des commerçants en profitèrent pour recommander leurs marques d’autos, leurs armes perfectionnées, leurs coffres-forts inexpugnables, etc…

Mais les recherches ?… Elles allaient paisiblement, à la façon des tortues.