Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leurs plombs, les balles crépitaient de toutes parts. On n’eût pas mieux fait pour une citadelle.

Dans la nuit un cri s’éleva :

— Cessez le feu !

Une autre voix cria d’un ton de commandement :

— En avant les chiens !

La brèche déterminée par les cartouches apparaissait dans le mur de la maison, comme une blessure béante. Des gardes et des policiers se mirent à rire. « Elle a reçu son compte », dit l’un d’eux. — « Une belle tape », dit l’autre.

Mais les deux hommes à l’intérieur ?

Vivaient-ils encore ?

À tout hasard, dans la fumée qui se dissipait, par la brèche, on tira de nombreux coups de revolver.

Peu à peu, un vent léger qui soufflait depuis quelques heures, parvint à dissiper entièrement la fumée dont les derniers filaments se tortillèrent, s’allongèrent comme des vers et furent avalés par l’ombre.

Il était alors, à peu près deux heures et demie du matin.

Le combat durait depuis la veille au soir.

Quand on pénétra dans la maison éventrée, un spectacle hideux s’offrit à tous les yeux. Des taches de sang sur les murs, sur le plancher, partout. Tout était rouge. Et dans les pièces, des plâtras, des morceaux de pierres et de briques,