Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/127

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cela sera highly in character. Depuis vous avoir écrit, j’ai fait un voyage de quelques jours, et, à mon retour, j’ai trouvé votre lettre de date déjà si ancienne, que je n’ai pas cru pouvoir vous répondre à ***. D’ailleurs, j’admire beaucoup comment, en regardant de gros caractères imprimés, vous avez deviné l’écriture cursive toute seule, comme vous dites. Si vous avez un peu de patience, avec des dispositions semblables, vous deviendrez une madame Dacier. Pour moi, je ne m’occupe plus de grec ni de français ; je suis tombé à l’état de fossile, et, lorsque je lis ou écris, je vois les caractères danser d’une façon très-peu agréable. Vous me demandez s’il y a des romans grecs. Sans doute il y en a, mais bien ennuyeux, selon moi. Il n’est pas que vous ne puissiez vous procurer une traduction de Théagène et Chariclée, qui plaisait tant à feu Racine. Essayez si vous pouvez y mordre ; il y a encore Daphnis et Chloé, traduit par Courier. Cela est fort prétentieusement naïf et pas trop exemplaire. Enfin, il y a une nouvelle admirable, mais immorale et très-immorale : c’est l’Âne de Lucius, traduit encore par Courier. On ne se vante pas de l’avoir lue,