Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à dégringoler, et qu’il serait assez avantageux de rencontrer un trou avant d’arriver au bas. Le seul motif de consolation que j’aie découvert le long de cette pente, c’est un peu de soleil bien loin, quelques mois passés en Italie, en Espagne ou en Grèce à oublier le monde entier, le présent et surtout l’avenir. Tout cela n’était pas gai ; mais l’on m’a apporté quatre volumes du docteur Strauss, la Vie de Jésus. On appelle cela de l’exégèse en Allemagne ; c’est un mot tout grec qu’ils ont trouvé pour dire discussion sur la pointe d’une aiguille ; mais c’est fort amusant. J’ai remarqué que plus une chose est dépourvue d’une conclusion utile, plus elle est amusante. Ne pensez-vous pas un peu de la sorte, señora caprichosa ?

XXXVI

Mardi soir. Décembre 1842.

Ce n’est plus du Jean-Paul, c’est du français, et du français du temps de Louis XV. Belle argumentation, toute fondée sur l’intérêt. Il y a des gens qui achètent un meuble dont la couleur leur