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Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/181

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d’hui, j’ai vu cinq illustres poëtes ou prosateurs, et, si la nuit ne m’eût surpris, je ne sais si je n’aurais pas achevé tout d’un trait mes trente-six visites. Le drôle, c’est quand on rencontre des rivaux. Plusieurs vous font des yeux à vous manger tout cru. Je suis, au fond, excédé de toutes ces corvées, et je serais heureux de tout oublier pendant une heure avec vous.

XLVIII

11 février 1843.

Cette neige ne se charge-t-elle pas toute seule de dire non, sans que vous vous en mêliez ? Cela devrait vous guérir de cette mauvaise habitude de négation. Le diable est bien assez méchant sans que vous alliez sur ses brisées. J’ai beaucoup souffert la nuit passée. J’ai eu la fièvre et des élancements très-douloureux. Ce soir, je vais assez bien. Il me semble que, dans votre billet, vous cherchez le moyen de me faire quelque querelle sur notre promenade. Qu’a-t-elle eu de si malheureux, si vous ne vous êtes pas enrhu-