Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dit. Était-ce bien juste de votre part et l’avais-je mérité ? N’avais-je pas votre promesse et aussi un peu votre exemple ? En êtes-vous restée aveugle ? Avez-vous conservé un souvenir désagréable ? Êtes-vous encore fâchée ? Voilà ce que je voudrais savoir et ce que vous ne me direz sans doute pas.

Je commence à vous savoir par cœur, et je crois que c’est ce qui m’attriste souvent. Il y a en vous un mélange d’oppositions et de contradictions si étrange, qu’il y a pour faire enrager un saint.
 
J’ai appris hier une bien triste nouvelle. Le pauvre Sharpe est mort mercredi dernier. J’ai reçu la nouvelle de sa mort au moment où je le croyais non-seulement hors de tout danger, mais sur le point de reprendre ses occupations ordinaires. Je ne m’accoutume pas à l’idée de ne plus le voir. Il me semble que, si j’allais à Londres, je le retrouverais.

.