Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/220

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être en peine de trouver l’emploi de quelques heures ; Vous avez donc porté ce lierre dans vos cheveux le soir ? Je ne me doutais guère que celui-ci devait servir à favoriser vos coquetteries.

Je suis tellement mécontent de vous, que vous trouverez peut-être que j’ai trop du moi que vous aimez. En vérité, je crois que je mettrai à exécution la menace que je vous ai faite un jour. Comment avez-vous trouvé le feu d’artifice ? J’étais chez une Excellence qui a un beau jardin d’où nous l’avons bien vu. Le bouquet m’a paru bien. Ce doit être fort supérieur à un volcan, car l’art est toujours plus beau que la nature. Adieu. Tâchez de penser un peu à moi.

Nos promenades sont maintenant une partie de ma vie, et je ne comprends guère comment je vivais auparavant. Il me semble que vous en prenez votre parti très-philosophiquement. Mais comment serons-nous quand nous nous reverrons ? Il y a six mois, nous reprenions notre conversation interrompue presque au même mot où nous en étions restés. En sera-t-il de même ? Je ne sais quelle crainte j’ai que je vous retrouverai toute