Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 1,1874.djvu/53

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qu’il faut boire quand on a soif. — Ne croyez pas pour cela que j’aie une prédilection pour la canaille. J’aime simplement à voir d’autres mœurs, d’autres figures, à entendre un autre langage. Les idées sont toujours les mêmes, et, si l’on fait abstraction de tout ce qui est convention ou règle, je crois qu’il y a du savoir-vivre ailleurs que dans un salon du faubourg Saint-Germain. Tout cela est de l’arabe pour vous, et je ne sais pourquoi je vous le dis.

8 août.

J’ai été longtemps sans finir cette lettre. Ma mère a été fort malade et moi très-inquiet. Elle est maintenant hors de danger, et j’espère que, dans quelques jours, elle sera en parfaite santé. Je ne puis supporter l’inquiétude, et, pendant le temps du danger, j’ai été tout à fait bête.

Adieu.

P.-S. — L’aquarelle que je vous destinais ne tourne pas à bien, et je la trouve si mauvaise, qu’il est probable que je ne vous l’enverrai pas. Que