Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Adieu, chère amie ; nous avons depuis huit jours un assez beau temps, un peu froid ; mais, de midi à quatre heures, on voit le soleil, et c’est un spectacle si rare cette année, qu’on se tient pour heureux. Adieu ; portez-vous bien, ayez soin de vous et pensez un peu à moi.

CCXXIV

17 septembre 1860.

Je ne perds pas un moment pour vous dire que je viens de recevoir votre lettre du 13 de ce mois. Je vois que vous vous plaignez de n’avoir pas reçu de lettres et je n’y comprends rien. Il y a dans tout cela un mystère que je ne m’explique pas. Je vous félicite de votre heureuse traversée. La mienne n’a pas été aussi bonne pour avoir été moins longue, je suppose, mais cela ne s’applique qu’aux lettres de Marseille ; je suppose que tout le monde a perdu la tête lors du passage de l’empereur, et que tous les services ont été suspendus. Un négociant de Marseille, à qui j’avais écrit pour