Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/144

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qu’on appelle l’été de la Saint-Martin, puis voilà le froid venu. Je commence à songer à la Provence, où l’on me promet un hiver des plus beaux, au dire des astrologues du pays. Je vous avertirai bientôt de mon changement de résidence. Depuis trois jours, je ne respire plus. — Vous ne m’avez pas parlé de la cuisine du pays. Que faut-il penser du couscoussou ? Y a-t-il encore dans les bazars des curiosités bien baroques et sont-elles à des prix honnêtes ? J’ai dîné aujourd’hui chez le prince Napoléon. La princesse Clotilde a admiré mes boutons de poignet et m’a demandé l’adresse du joaillier. Je lui ai dit : « Rue d’Alger, n° 10. »

Est-ce bien cela ? Adieu, chère amie.

CCXXIX

Marseille, 17 novembre 1860.

Chère amie, j’arrive à Marseille et je vois que dans une heure il part un vaisseau pour Alger. Je vais lui confier le paquet que je vous destine. Je